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PrÉSentation

  • : le blog lepapouilleur par : Michel
  • : informations sur les différents massages et soins esthétiques: legislation, méthodes, enseignement
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3 janvier 2008 4 03 /01 /janvier /2008 08:59
 
 
 
 
 
 
 
1)La peau : une enveloppe à libérer .
 
 
 
En prodiguant des massages, la main est en contact direct et privilégié avec la peau. Cet acte n'est ni anodin ni sans conséquences.
 
La peau est un tissu richement vascularisé qui comprend des glandes à sécrétion interne (endocrines) et des glandes à sécrétion externe (exocrines); elle est en étroite relation avec les tissus conjonctifs et les viscères. Non seulement ce tissu est récepteur mais également émetteur de chaleur, d'électricité et de radiations. Son système de circulation joue un rôle fondamental dans la vasoconstriction , dans la vasodilatation. De plus la peau a le rôle principal de barrière sélective entre le corps et son environnement.
 
 
 
La peau est l'organe le plus étendu du corps. Les zones de projection des perceptions tactiles sur le cerveau donnent un aperçu de la primauté des fonctions tactiles dans le développement de l'individu. Remarquons que la projection de la main au niveau cortical occupe une position de grande envergure.
 
Notre enveloppe, c'est la peau. Elle est notre premier mode de communication et la plus efficace de nos protections.
 
Le sens du toucher se développe très tôt chez l'embryon humain. Notons avec beaucoup d'intérêt que la croissance de la peau et son expansion sont directement tributaires des stimulations qu'elle reçoit de l'environnement.
 
Dans cette optique, la période prénatale est capitale, car la perception par le toucher a une résonance profonde en chacun de nous.
 
A partir de ces quelques considérations, il paraît évident que l'éveil de la conscience de soi est fortement influencée par la quantité et à la qualité des expériences tactiles. Un plaisir tactile satisfaisant pendant la petite enfance et l'enfance est fondamental pour le développement ultérieur vers un comportement équilibré et harmonieusement adapté. Nous pouvons à ce propos citer le travail très important réalisé sur les enfants par les adeptes de la méthode « Shantala ».
 

 

 
Soulignons l'importance de la douceur et son incidence sur le comportement de tout individu. Progressant dans un tel climat, les enfants sont calmes et dociles ; par contre, l'absence de soins attentionnés provoque l'isolement, la crainte et l'irritabilité.
La peau marque la frontière entre le monde intérieur et le monde extérieur.
 
Gerda Alexander ("Le corps retrouvé par l'eutonie") établit une distinction fondamentale entre le toucher et le contact.
 

 

 
Ces quelques considérations nous permettent de dégager des points forts :
 
le respect de l'autre, l'échange, la communication constructive, les relations réciproques, l'établissement de repères, avec comme supports les corps physique et énergétique.
 
Approcher l’enveloppe du  massé , entrer en contact avec lui, l'explorer avec nos mains, autant de prémices à une relation" alternative".
 
 
 
 
 
 
2) La relation : ouverture autorisant les échanges.
 
 
 
La relation par le toucher est alimentée non pas par un courant continu et unipolaire, mais bien par un courant alternatif et bi-polaire. Cette approche de la définition de l'échange met l'accent sur la qualité et la modalité de l'inter-relation. C'est offrir à l'autre ce que l'on est et ce que l'on a, ce dont on dispose. C'est s'ouvrir à l'autre, c'est se faire émetteur et récepteur. C'est faire don de sa propre substance et en même temps se nourrir de l'autre.
 
L'échange, selon cette optique, est une véritable osmose. Entre le masseur et le massé s'établit progressivement un lien de continuité et non de contiguïté. La frontière se franchit sur le plan énergétique, subtil.
 
Le courant affectif est le messager permettant la libre circulation de l'énergie entre l'émetteur et le récepteur. Ces deux pôles de tout dialogue et de tout échange ne sont pas programmés irrémédiablement et unilatéralement ; au contraire, chacun des deux intervenants occupe à tour de rôle, de manière spontanée et souple, une de ces deux polarités. Ainsi, la relation n'est
 
rendue stérile : elle est dynamique et "plastique". Dans ces conditions, l'échange est constructif : l'improvisation, l'écoute, le partage et le don de soi sont les ingrédients essentiels et indispensables pour élaborer et ériger un travail commun . Ce travail commun va dans le sens d'une amélioration de sa propre personne, sur les plans physique, psychique ...en tenant compte de la tri-unité de l'être humain: esprit, âme et corps.
 
Améliorer sa condition ( celle du massé et celle du masseur ) c'est être conscient et responsable de soi, c'est gérer harmonieusement le réceptacle que l'on est.
 
 
 
 3) Le réceptacle : vase jamais plein.
 
 
Tout être humain est propriétaire ... de son corps ! C'est sa demeure, son chez soi, son intériorité, son intimité. Cette " habitation" n'est pas un vase clos, bien au contraire. Elle nourrit le dessein d'ouvrir ses portes au monde extérieur. Ainsi, entre le masseur et le massé s'établit le système des vases communicants. Soulignons la richesse de la panoplie des différents stimuli émanant de l'environnement considéré sous ses multiples aspects. Ces différents aspects sont reliés à l'individu par de nombreuses relations . Cet échange permanent et incessant entre les mondes intérieur et extérieur va construire et édifier chacun de nous. En effet, nous ne pouvons nous améliorer et nous amender que si nous décidons d'ouvrir notre réceptacle tant à nos propres souhaits et motivations qu'aux offres et propositions d'autrui. Celui qui cherche à s'améliorer et à se perfectionner va augmenter sensiblement sa capacité à recevoir, car le "contenu " se transformera en " contenant " . C'est la définition de l'assimilation : rendre ( ce qui est étranger et autre, apparemment ) semblable à soi. Autrement dit, nous avons la capacité d'absorber le monde extérieur en le "décortiquant ", en le déstructurant pour en extraire ce qui y est vivifiant : son essence. Etymologiquement, le verbe "décortiquer " est riche de sens : il exprime l'idée de pénétrer l'écorce, la partie externe, dure et résistante, pour parvenir au noyau, à la " moelle ". Se nourrir des différents apports et " mets " de l'environnement prend un sens symbolique mais combien important dans la compréhension de notre transformation.
 
Dans ce contexte " digestif " , le masseur et le massé ont du pain sur la planche ... Autrement dit, chacun de nous a pour mission d'élaborer sa capacité réceptive pour se construire et se re-construire sans cesse : le mouvement, c'est la vie. Compte tenu de ces quelques considérations, le masseur se propose de modeler l'argile qui "évolue " entre ses mains. En imprimant au tour sa vitesse optimale, il mettra tout en oeuvre pour affiner le vase ( le massé ) pour lui faire prendre conscience de son corps, de sa propriété, de son réceptacle.
 
Par le biais de l' intention qui va mobiliser et motiver ses gestes, le kinésithérapeute va , en quelque sorte, lui insuffler l'esprit vital pour mieux animer ou ré-animer ce corps parfois somnolent et inconscient du long et profond travail dont il a la responsabilité : s'ouvrir délibérément , volontairement et activement à soi, aux autres et à l'environnement pour désirer donner et recevoir " gratuitement ".
 
 
4) L'intention : mobile initiateur du geste.
 
 
 
Nous pouvons définir l'intention comme le mobile directeur du geste posé délibérément .        ( "dessein délibéré d'accomplir tel ou tel acte, volonté".) L'intention dessine l'orientation précise du geste. Le geste est alors porteur d'énergie adressée au " réceptacle ", c'est une sorte d'insémination subtile, véritable ciment dont la mission est de consolider le " massé ", le construire et le verticaliser de manière à ce qu'il joue le rôle qui lui est imparti par sa nature. Symboliquement, notre sujet sera placé entre deux pôles essentiels, à savoir le haut et le bas, le " Ciel " et la " Terre ", ainsi que nous l'enseigne notamment la Tradition chinoise. Une bonne prise de terre,( et c'est le travail du potier!), permet un ancrage dans le sol . Autrement dit, " avoir les pieds sur terre ", est une condition élémentaire pour le passage idéal du " courant ". Nous pouvons considérer l'homme comme une représentation imagée de l'arbre: il plonge ses racines dans le sol et déploie ses branches vers le haut. Le massage va activer la sève qui va passer du stade de sève brute à celui de sève élaborée. L'intention du " massé " se manifestera par le désir de recevoir pour s'améliorer. Celle du " masseur " est de donner , en pétrissant l'homme d'argile qu'il modèle entre ses mains.
 
 
 
 5) Le modelage : suivant le modèle.
 
 
Travailler la pâte dans un pétrin pour la former, pour l'informer, pour la configurer , c'est l’œuvre ( gardons notre modestie ) de l'artisan boulanger. Faire passer la pâte de l' «  in-forme » à la «  forme » , c'est la conformer à un modèle, à son modèle qui, dans l'exemple présent, est le pain. Modeler, c'est petit à petit transformer la masse de pâte pour essayer de lui donner son aspect souhaité, pour lui faire prendre son véritable visage. Parallèlement à cette image, le mandat de l'homme est de se conformer à son modèle, c'est-à-dire au modèle qui le définit : l'homme a pour mission d'être tel qu'il doit être , il doit tendre vers son idéal qui l'autorisera à occuper dans la société la place qui lui revient suivant ses capacités, ses potentialités et sa volonté de s'inscrire dans tel ou tel projet qu'il aura consciemment défini. N'entrons pas ici dans des considérations philosophiques lourdes et indigestes qui n'ont pas leur place dans le cadre de ce présent travail. Le masseur et le massé devront tenter de trouver leur harmonie par une véritable collaboration à travers les techniques d'effleurage, de pétrissage et de modelage . Cette harmonie s'actualisera pas à pas par la prise de conscience de son corps, riche de multiples possibilités effectives ou latentes.
 
Le masseur est un potier qui, en quelques tours de mains, va configurer le massé. Il va tenter de lui conférer une forme plus équilibrée et mieux adaptable. Celle-ci sera dictée par l'intention du masseur en conformité avec le désir du massé. Mettre la main à la pâte, toucher l'autre n'est pas un acte anodin, une simple manœuvre dénuée de tout sens, un geste essentiellement technique imposé mécaniquement. Le massé va ouvrir , au masseur, les portes de " son chez soi " , de son intériorité. A ce titre, le masseur est un architecte dont la mission est d'ébaucher des plans de rénovation, de restauration. Nanti de ces lignes directrices, le massé sera son propre maître d’œuvre, son chef de chantier ; défense d'y circuler de manière intempestive ...
Il aura tout en mains pour corriger ses défauts, pour mieux étayer son édifice de façon à l'inscrire harmonieusement et plus justement dans son environnement. Vu sous cet angle, le masseur n'est donc pas uniquement un technicien préposé aux travaux de correction, d'entretien et d'aménagement du territoire du massé. Par le biais du massage, il jouera un rôle dynamique en invitant le massé à dresser le bilan de ses " défauts " et de ses capacités de manière à assembler les matériaux en respectant le " cahier des charges ". La base sur laquelle va oeuvrer le massé est l'image qu'il a construite ( et qu'il continue à élaborer et à perfectionner ) de son propre corps : son schéma corporel.
 
 
 
 6) Le schéma corporel : véritable cartographie somatique.
 
 
 
 Dès sa plus tendre enfance, chaque individu entreprend l'édification de son schéma corporel, qui est sa " carte de visite ", son " chez soi ". La représentation mentale de son corps physique se structure au fil du temps grâce aux gestes d'affection des parents, des proches, grâce aux différents modes d'exploration du monde extérieur par l'individu et grâce aux stimuli de l'environnement. Les informations collectées par les cinq sens vont affiner le schéma corporel qui , dans les meilleures conditions de développement et d'épanouissement, bénéficiera de qualités essentielles telles l'harmonie, la souplesse, la malléabilité, le dynamisme et l'unité. Cette topographie sera équilibrée si la prise de conscience de toutes les parties du corps, de leurs rapports entre elles et de leur(s) fonction(s) dans l'unité somatique, s'avère fine et précise. Une vision analytique est capitale, mais uniquement dans un contexte synthétique. Autrement dit, chaque élément corporel ne pourra être appréhendé adéquatement que dans ses inter-relations avec ses semblables. Par le biais du massage, le massé disposera de moyens hors du commun pour colmater certaines de ses brèches, pour vérifier et réunifier ce qui a été disloqué, perturbé, fragmenté, par manque de sensations et de perceptions adaptées. Le contact manuel va faire prendre conscience des zones plus sensibles ; il va faire émerger ce qui est en attente d'éveil et de structuration. Ce contact va aussi réanimer le souvenir de situations mal vécues, mal intégrées. Prenons garde, car ce choc peut être brutal, traumatisant, perturbant. La prudence sera alors de mise de la part du masseur, qui doit être à l'écoute de ces " tremblements " de terrain...Les diverses carences pourront être ainsi comblées grâce à une collaboration longue, précise et méticuleuse. Globalement, le schéma corporel restructuré, revu et corrigé, affiné et dynamisé, disséqué et réunifié, sera perméable aux multiples stimuli de l'environnement.
 
Cette mosaïque mouvante acquerra la capacité de se moduler en vue de toujours être à la recherche de l'adaptation la plus adéquate. Le schéma corporel - notre cartographie somatique - est notre référence dans l'image que nous nous forgeons continuellement de nous-mêmes. Ajuster cette image à notre réalité profonde, intrinsèque, est un labeur de longue haleine, mais combien utile pour essayer d'occuper judicieusement la place qui nous revient dans le grand " échiquier cosmique ".
 
Par le biais du massage, la " boule d'argile " confiée entre nos mains, va donc se restructurer et s'agencer autrement et de façon plus équilibrée dans l'espace et dans le temps. Rassembler les pièces du puzzle résultera de la collaboration active du masseur et du massé. Selon cette perspective et par voie de conséquence, l'unité du corps s'amorcera progressivement.
 
 
7) L'unité du corps considérée sous de multiples aspects.
 
 
 
Le corps est un, mais il " s'expanse " de façons diverses selon que nous l'envisageons sur le plan matériel, ou sur des plans plus subtils. L'approche de ces derniers est fondamentale pour essayer de comprendre la nature et l'essence de l'être humain.
 
Suivant cette perspective, la maladie psycho-somatique traduit sur le plan physique un déséquilibre se situant à un niveau supérieur. Conscient de ces données, le masseur évitera de résoudre purement et simplement un traumatisme corporel sans se référer à l'ensemble du corps. Autrement dit, il doit intégrer la partie dans le tout pour essayer de comprendre et de localiser l'origine de la perturbation. L'approche " thérapeutique " ne sera pas symptomatique et superficielle, mais causale et profonde. Un traitement de fond est indispensable pour que la magie des mains puisse se concrétiser dans la récupération de la fonction lésée ou dans la partie " abîmée ". Aussi, une connaissance et une approche uniquement scientifiques de l'être humain sont insuffisantes pour envisager le corps dans sa totalité, qui est son unité. L'application de techniques plus spécifiquement " énergétiques " est un outil précieux pour situer ou resituer l'être humain dans sa vraie dimension : il est placé entre le haut et le bas , entre le " Ciel " et la " Terre "et il est nourrit par leurs inter-actions.
 
Dans un tel contexte, les mains du masseur ne colmateront pas simplement la brèche sur un plan local, mais elles auront pour mission de ré-harmoniser ce qui a été perturbé. Par le biais du psychique, la répercussion sur le somatique s'avèrera constructive et dynamique, car elle engagera le massé dans sa récupération. En analysant de part et d'autre les différents mouvements et les " courts-circuits " il prendra conscience du désordre initial et il sera à même de gérer son corps considéré sous ses multiples aspects et dans ses nombreuses relations. Une des clefs de la réussite dans cette " prise en mains " de la part du massé est que le masseur se pose en soutien et en guide dans cet auto-traitement. Dans cette optique, le massé étayera autrement et plus solidement son édifice et, au fil du temps, l'unité de son corps sera sa référence. Cette approche corporelle peut paraître originale, mais elle est essentielle dans la restructuration du schéma corporel et dans une " utilisation" davantage adéquate et davantage adaptée de l'entité somatique.
 
Nous pouvons donc nous rendre compte que le massage et tous les soins qui mettent en contact notre main et la peau d’une autre personne ne sont pas des actes anodins et dépourvus de tout intérêt.
Ils sont riches d'informations et leurs conséquences impliquent une prise de responsabilités de la part du massé et de celle du masseur.
 
 Grâce à nos mains, la gestion du corps prend une autre tournure, un autre aspect, une autre conscience.
 
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commentaires

A
Bonjour et merci pour tes fréquents passages sympa sur mon blog. Bonne journée
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